Schneider T. & al. 2023
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Schneider T. & al. 2023
Schneider T. & al. 2023 - Molecular Phylogeny of Holarctic Aeshnidae with a Focus on the West Palaearctic and Some Remarks on Its Genera Worldwide (Aeshnidae, Odonata). - Diversity, 15 (9), 23 août 2023. - ONLINE
Auteurs : Schneider T., Vierstraete A., Kosterin O.E., Ikemeyer D., Hu F.S., Snegovaya N. & Dumont H.J.
[A traiter !]
Résumé (traduction libre)
Les Aeshnidae Rambur, 1842 sont de grands insectes impressionnants répartis dans le monde entier. Actuellement, plus de 500 espèces sont reconnues. Néanmoins, la phylogénie de cette famille n'est pas complètement comprise. Nous avons appliqué une analyse phylogénétique moléculaire en utilisant deux marqueurs phylogénétiques habituels, le fragment du gène mitochondrial COI (séquence de codage à barres) et la région nucléique ITS, contenant les séquences ITS1, 5.8S rRNA, et ITS2. Nous avons utilisé les séquences publiées disponibles et crédibles ainsi que 96 spécimens nouvellement séquencés. Notre analyse a porté sur toutes les espèces du Paléarctique occidental, sur tous les genres d'Aeshnidae holarctiques à l'exception d'un seul, et sur la plupart des genres dans le monde entier ; il s'agit de loin de la plus grande étude moléculaire de cette famille. La topologie de tous les arbres créés avec différents algorithmes et gènes est en faveur du concept taxonomique actuel, avec des résultats remarquables. Aeshna Fabricius, 1775, s'est révélée divergente en plusieurs branches, en particulier en ce qui concerne le gène COI. Bien qu'elle n'apparaisse pas monophylétique dans les reconstructions phylogénétiques basées sur la région ITS, l'analyse du gène COI et l'analyse conjointe suggèrent sa monophylie dans le sens taxonomique actuel, avec une exception notable. Aeshna isoceles (Müller, 1767) sort du genre Aeshna dans toutes les analyses, et un nouveau genre monophylétique, Isoaeschna gen. nov. est donc introduit pour lui. Le genre Brachytron Evans, 1845 est étroitement lié à Aeschnophlebia Selys, 1883, Epiaeschna Hagen in Selys, 1883, et Nasiaeschna Selys in Förster, 1900. Nous proposons donc de regrouper ces quatre genres sous le nom prioritaire de Brachytron. Tetracanthagyna Selys, 1883 se regroupe comme prévu avec Brachytron dans l'arbre ITS, mais constitue un clade ancien indépendant dans tous les arbres COI. Le genre Polycanthagyna Fraser, 1933 syn. nov. est synonymisé avec Indaeschna Fraser, 1926. Au niveau des espèces, nous suggérons que l'Aeshna septentrionalis américaine Burmeister, 1839 soit traitée comme une sous-espèce d'Aeshna caerulea (Ström, 1783), Aeshna caerulea septentrionalis. Nous synonymisons Gynacantha hyalina Selys, 1882 avec Gynacantha subinterrupta Rambur, 1842. Notre analyse fournit de nouvelles informations sur les relations étroites entre les espèces circumboréales Aeshna juncea et Aeshna subarctica et sur la phylogénie intraspécifique d'Aeshna juncea.
Abstract
Aeshnidae Rambur, 1842 are impressive large insects distributed worldwide. Currently, over 500 species are recognized. Nevertheless, the phylogeny of this family is not completely understood. We applied molecular phylogenetic analysis using two popular phylogenetic markers, the mitochondrial COI gene fragment (barcoding sequence) and the nucleic ITS region, containing the ITS1, 5.8S rRNA, and ITS2 sequences. We used available and credible published sequences and 96 newly sequenced specimens. Our analysis involved all West Palaearctic species, all but one genera of the Holarctic Aeshnidae, and most genera worldwide, and is by far the largest molecular study of this family. The topology of all trees created with different algorithms and genes is in favour of the current taxonomic concept, with some remarkable outcomes. Aeshna Fabricius, 1775, was found to be diverged into several branches, especially with respect to the COI gene. Although it appeared not monophyletic in phylogenetic reconstructions based on the ITS region, the analysis of COI and joint analysis suggest its monophyly in the current taxonomical sense, with one notable exception. Aeshna isoceles (Müller, 1767) has fallen out of Aeshna in all analyses, so a new monophyletic genus, Isoaeschna gen. nov. is introduced for it. The genus Brachytron Evans, 1845 tightly clustered with Aeschnophlebia Selys, 1883, Epiaeschna Hagen in Selys, 1883, and Nasiaeschna Selys in Förster, 1900. Thus, we suggest subsuming these four genera under the priority name Brachytron. Tetracanthagyna Selys, 1883 clusters as expected with Brachytron in the ITS tree, but is an independent ancient clade of its own in all COI trees. The genus Polycanthagyna Fraser, 1933 syn. nov. is synonymised to Indaeschna Fraser, 1926. On the species level, we suggest that the American Aeshna septentrionalis Burmeister, 1839 be treated as a subspecies of Aeshna caerulea (Ström, 1783), Aeshna caerulea septentrionalis. We synonymize Gynacantha hyalina Selys, 1882 with Gynacantha subinterrupta Rambur, 1842. Our analysis provides new insights on the tight relationships of the circumboreal species Aeshna juncea and Aeshna subarctica and the intraspecies phylogeny of Aeshna juncea.
Commentaires

Les conséquences taxonomiques de cet article sont les suivantes [26 août 2023] :
- Sortie d'Aeshna isoceles du genre Aeshna, avec fondation d'un genre adapté à cette situation : Isoaechna. Il convient de noter que dès 2004, j'avais proposé un genre particulier pour cette espèce dans lequel j'ai rangé dès lors cette espèce à savoir : Simanax Deliry, [2004] (en prép.). En conséquence ma proposition de l'époque est confirmée et le genre proposé tombe en synonymie : Simanax Deliry, 2004 (nomen nudum). Cette notion paraît fondée et valide.
- Les genres Aeschnophlebia de Selys Longchamps, 1883, Epiaeschna Hagen in de Selys Longchamps, 1883, Nasiaeschna de Selys Longchamps in Förster, 1900 sont confondus et mis en synonymie avec Brachytron Evans, 1845. Je réserve pour l'instant ce rassemblement de genres en un seul. Il convient notamment de considérer que j'avais rangé les genres associés ici dès 2014 (Deliry 2014, 2018) dans la famille des Brachytronidae issue des Aeshnidae s.l. à la manière de certains auteurs, notamment australiens comme Peters & Theischinger (2007). La famille des Brachytronidae telle que je l'ai présentée comprend les genres Aeschnophlebia*, Brachytron*, Dendroaeschna, Epiaeschna*, Nasiaeschna* et Tetracanthagyna. Schneider & al. (2023) soulignent l'indépendance du genre Tetracanthagyna et ne traitent pas a priori ([A préciser !] : lecture à terminer) le genre Dendroaeschna. Si le rapprochement de ces genres paraît valable, leur rassemblement n'est a priori pas fondé. A suivre [26 août 2023].
- Le genre Polycanthagyna est mis en synonymie avec Indaeschna. Cette synonymie me semble à contrôler car j'ai dans le cas de ces deux genres, proposée deux sous-familles distinctes rangées dans les Aeshnidae s.str. : les Polycanthagynae Tillyard & Fraser, 1940 monogénérique avec Polycanthagyna et les Indaeschninae Deliry, [2014] (en prép.) (à décrire !), mogénérique avec Idaeschna, les deux-sous familles étant séparées par l'intercalation de la sous-famille des Basiaeschninae Cockerll, 1913 (monogénérique : Basiaeschna). Ce contexte qui reste à analyser de nouveau n'est pas en faveur du rassemblement des deux genres Polycanthagyna et Indaeschna tel que proposé par Schneider & al. (2023). Le nombre de taxons considérés semblent insuffisant et ne représente pas assez cet ensemble pour pouvoir conclure à un tel rapprochement à mon avis [23 août 2023].
- L'espèce américaine Aeshna septentrionalis est associée avec l'européenne Aeshna caerulea et proposée comme sous-espèce de cette dernière. J'avais déjà fait le rapprochement des deux taxons car j'avais constatée leur grande ressemblance et m'était proposé de chercher les différences éventuelles [A préciser !].
- L'espèce Gynacantha hyalina est confondue et mise en synonymie avec Gynacantha subinterrupta. Dans ce cas d'autres espèces sont à considérer et apparaissent dans les arbres de ces auteurs. La synonymie ne paraît pas fondée en l'état actuel de l'analyse [23 août 2023].
Une analyse détaillée du texte et des arbres phylogénétiques proposée me reste à faire de manière raisonnée et critique. En première approche, il semble qu'une part de mes propositions de splitage des Aeshnidae s.l. soit à revoir sur les nouvelles bases disponibles [26 août 2023]. - [A traiter !]
Deliry C. 2014 - Classification phylogénétique des Libellules. - Histoires Naturelles n°34. - A la demande
Deliry C. 2018 - Essai de classification phylogénétique des Odonates. - Histoires Naturelles n°56. - PDF
Peters G. & Theischinger G. 2007 - Die gondwanischen Aeshniden Australiens (Odonata: Telephlebiidae und Brachytronidae). - Denisia, 20 : 517-574.