Nesocordulia
Deliry C. [2025] – Nesocordulia - In : Odonates du Monde (Histoires Naturelles) (2004-[2025]) – Version 59976 du 09.07.2025. – odonates.net
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→ Odonata > Epiproctophora > Anisoptera > Libellulines > Synthemistoidea > Synthemistidae
Nesocordulia McLachlan, 1882
McLachlan M.R. 1882 - Nesocordulia McLachlan (de νήσος = insula). nouveau sous-genre de Cordulines de la légion Cordulia. - Bulletin ou Comptes-Rendus des Séances de la Société Entomologique de Belgique, séries 3, 26 : CLXX-CLXXII. - ONLINE
Type - Nesocordulia flavicauda McLachlan, 1882
- Nesocordulia McLachlan, 1882 ♣ ♥
Cordulillules [2025][1] - (en) Knifetails
Étymologie
L'étymologie est rappelée par Bernard & al. (2025) : Neso, vient du grec ancien, νήσος, qui signifie île et de la latinisation du grec κορδύλη, donnant cordulia, massue, en raison de la forme de l'abdomen.
Éléments de description
Il convient de souligner que dans la mesure où toutes les descriptions originales des douze espèces de ce genre, l'ont été directement dans le genre Nesocordulia, que celui est bien circonscrit par McLachlan (1882) et par sa situation insulaire centrée sur Madagascar (com., 9 juillet 2025). Les détails de sa description sont rappelés par Bernard & al. (2025) qui font un examen des six anciens taxon, en ajoutant les détails de six taxons supplémentaires et donnent une clé de détermination pour les douze espèces présentées. Toutes les espèces ne sont connues presqu'uniquement que par une seule récolte qui comprend le ♂ holotype, parfois deux localités sont reconnues, mais ce n'est pas la généralité. Dans divers cas la localisation n'est pas plus précise que l'île de Madagascar et plusieurs espèces ne sont connues que par le ♂ type. Diverses ♀ ne sont pas connues. Par ailleurs quelques ♀ en collection ou photographies ne savent pas être rapportée à une des douze espèces avec certitude, en raison de leur état général (abimées) ou des limites de détermination sur photographies. Bernard & al. (2025) en font une liste qui est somme toute très réduite. Malgré l'existence de 12 espèces, le nombre total de spécimens est particulièrement faible et nombre d'espèces n'ont pas été revues depuis leur description (!). A la précision du genre Nesocordulia, particulièrement fiable puisque toutes les descriptions originales de ces espèces ont été faites dans ce genre, s'ajoute une grande originalité, la grande rareté des contacts avec les spécimens. Seule Nesocordulia evanida sort du lot par de multiples contacts, photos ou films et quelques bases sur le comportement et l'écologie. Les autres espèces sont du domaine des observations très occasionnelles, voire même accidentelles (com., 9 juillet 2025). Bernard & al. (2025) ne comptabilise que l'existence connue de seulement 29 imagos, dont seuls 22 sont déterminés avec précision, pour les 12 espèces, néanmoins clairement distinctes et déterminables en conséquence ! Malgré ces difficultés très caractérisées, Bernard & al. (2025) réussissent à rendre compte de la diversité des espèces et représentent les structures sexuelles et les pièces abdominales de tous les ♂, les motifs de leurs thorax vu de côté, une clé de détermination de ceux-ci dont la logique se base sur des colorations de l'abdomen ou du clypéus et des structures des pieces abdominales notamment (com., 9 juillet 2025).
Notons que Fleck & Legrand (2006) décrivent la larve de Nesocordulia, proposant une détermination hypothétique, Bernard & al. (2025) considère qu'aux vues des nouvelles espèces décrites, il n'est pas possible d'assurer cette détermination.
Commentaires
Placement systématique - Ce genre est endémique de Madagascar, avec une espèce supplémentaire dans les Comores (Bernard & al. 2025). Ces auteurs discutent de la position systématique de ce genre, qui n'est en définitive toujours pas résolue par la Communauté odonatologique (com., [2025]), rappelant l'ancien placement dans la famille des Corduliidae s.l. qui reste dans ce sens paraphylétique et son reclassement actuel dans la super-famille des Libelluloidea s.l. selon Dijkstra & al. (2013) ou Bybee & al. (2021). Bernard & al. (2025) précisent que les Nesocordulia paraissent proches des espèces d'Afrique voisine placées dans les genres Idomacromia et peut-être Syncordulia. Malgré des similitudes superficielles, le Nesocordulia sont plus éloignées des Neocordulia, néotropicales et du genre Oxygastra paléarctique. Ils signalent que le rapprochement de ces genres a été faites de longue date, à tel point que Bechly (1996) les plaçaient tous dans les Idomacromiidae. Je viens préciser ici (com., 9 juillet 2025) que les Idomacromiidae ne comprenaient que les genres Nesocordulia et Idomacromia. Je rassemble ces deux genres (Deliry 2014, 2018) accompagnés d'autres genres dans la famille révisée des Synthemistidae, les Idomacromiidae étant fondus dans cette dernière famille, qui en première approche apparaît de fondement fragile et non consolidé (voir note de bas de page aux Synthemistidae). En 2014, confirmant en 2018 (Deliry 2014, 2018), je rassemblai les deux genres au sein des Synthemistidae s.str. accompagnés des genres Apocordulia, Austrosynthemis, Choristhemis, Eusynthemis, Navicordulia, Paleosynthemis, Synthemiopsis, Synthemis et Tonyosynthemis, déplaçant le genre Libellulosoma dans les Corduliidae s.str. et réservant en situation incertaine le genre Neocordulia (Libelluloidea s.l. inc. sedis) que j'ai travaillé de nouveau et classé finalement dans les Oxygastridae en suivant les auteurs qui se sont penchés sur la question.
En conclusion j'en reste à placer les Nesocordulia dans les Synthemistidae et considère que les Idomacromiidae suggérés, sans confirmation, par Bernard & al. (2025), n'a pas lieu d'être car elle rapproche deux genres qui sont a priori divergeants et qui se rapprochent d'autres genres non considérés par cette famille incluse par synonymie dans les Synthemistidae à mon sens ([9 juillet 2025]).
Il n'y a pas eu de nouvelle espèce décrite dans le genre Nesocordulia depuis 1984 : Nesocordulia villiersi Legrand, 1984, Nesocordulia malgassica Fraser, 1956 et les activités de terrain révélaient qu'il y avait au moins trois espèces supplémentaires qui étaient nouvelle, à décrire (Bernard & al. 2025), ces derniers auteurs doublent dans un seul article le nombre d'espèces qui passe 12, en ajoutant six nouveaux taxons.
Espèces
Nesocordulia, Nesocordulia coloratissima, Nesocordulia evanida, Nesocordulia flavicauda, Nesocordulia fossa, Nesocordulia ipsio, Nesocordulia lyricauda, Nesocordulia malgassica, Nesocordulia mascarenica, Nesocordulia odonator, Nesocordulia rubricauda, Nesocordulia spinicauda, Nesocordulia villiersi
Menaces et préservation
Les espèces considérées sont tellement mal connues qu'on ne peut conclure à la disparition d'aucune espèce, faute de renouvellement des observations et seul l'examen de l'évolution des habitats connus pour quelques taxon, et, en particulier de Nesocordulia evanida permettrait d'avoir une "vague" notion sur les menaces qui pèseraient sur ces taxons. La catégorie DD s'impose pour les 12 espèces connues à mon sens (com., 9 juillet 2025).
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| 🔍 - extrait de Bernard & al. (2025) |
Références
Bernard R. & al. 2025 - Six new species of Nesocordulia McLachlan, 1882 reveal an insular evolutionary radiation of dragonflies on Madagascar (Odonata: Anisoptera: Libelluloidea). - Zootaxa, 5660 (2), 9 juillet 2025 : 151-193. - BiB
Bybee S.M. & al. 2021 - Phylogeny and classification of Odonata using targeted genomics. - Molecular Phylogenetics and Evolution, 18 février 2021.
Deliry C. [2025] - Odonates du Monde. - Histoires Naturelles (2004-2025). - odonates.net
Dijkstra K.D. & al. 2013 - The classification and diversity of dragonflies and damselflies (Odonata). - In : Zhang Z.Q. (ed.) - Animal Biodiversity : An Outline of Higher-level Classification and Survey of Taxonomic Richness (Addenda 2013). - Zootaxa, 3703 (1) : 36-45.
Fleck G. & Legrand J. 2006 - La larve du genre Nesocordulia McLachlan, 1882 (Odonata, Anisoptera, 'Corduliidae'). Conséquences phylogénétiques. - Revue Française d’Entomologie, 28 (1): 31–40.
Notes
- ↑ Ce nom français forgé pour la circonstance joue sur les racines Cordulie, Libellules et île qui est la racine étymologique supplémentaire du genre en latin (Deliry [9 juillet 2025])
