Définitions et abréviations

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Deliry C. [2024] – Définitions et abréviations - In : Odonates du Monde (Histoires Naturelles) (2004-[2024]) – Version 40462 du 02.09.2024. – odonates.net

Quelques définitions et abréviations

La "Classification"

Carl Linnæus (1707-1778) en costume Lapon, portrait de la fin des années 1730, génial inventeur de la Classification moderne et du système binominal. 🔍

La Classification des êtres vivants est basée sur un système hiérarchisé, organisé en ensembles et sous-ensembles emboîtés. Les grandes catégories taxonomiques, de la Systématique, science étudiant les classifications sont le Régne, l'Embranchement (ou Phylum), la Classe, l'Ordre, la Famille, le Genre et l'Espèce (formée d'un binom) (RECOFGE). Cette organisation a été fixée par Linnaeus (1758) et n'a subit que fort peu d'ajustements depuis. On peut y intercaler des sous-catégories ou des catégories. Les catégories, généralement supérieures à la famille, sont aussi nommées Clades. En dehors du cas du genre et de l'espèce, terminaison des Clades équivalents ou inférieurs à la super-famille est normalisée. J'y ai aujouté une norme pour les Micro-ordres qui se terminent par -ines.

Le site Internet Odonates du Monde (Deliry [2024] [a]) traite des Odonates (sensu Euodonata Grimaldi & Engel, 2005) qui sont présentés selon la Classification officielle en vigueur dans la Communauté ododonatologique (Paulson & al. [2024] [a,b]) qui est restée à peu près stable entre 1991 et 2021, avant de prendre sa structure actuelle et j'y appose une Classification phylogénétique progressive (Deliry [2004-2024] [b]], régulièrement mise à jour en fonction des nouvelles informations scientifiques et "améliorée" par une structure voulue plus lisible et proche des découvertes phylogénétiques récentes.

©© byncsa - Cyrille Deliry - Histoires Naturelles 🔍
La position systématique de la Libellule à quatre taches : Libellula quadrimaculata est donnée en exemple ici :

Système : Naturae Linnaeus, 1758
Domaine : Eukaryota Whittaker & Margulis, 1978
Sous-domaine : Opisthokonta Copeland, 1956
Règne : Animalia Linnaeus, 1758
Sous-règne : Eumetazoa Bustchli, 1910
Super-embranchement : Bilateria Hatscheck, 1888
Embranchement : Arthropoda Latreille, 1829
Sous-embranchement : Hexapoda Ducrotay de Blainville, 1816
Classe : Insecta Linnaeus, 1758
Sous-classe : Pterygota Lang, 1888
Infra-classe : Paleoptera Martynov, 1923
Super-ordre : Odonatoptera Lameere, 1900
Ordre : Odonata Fabricius, 1793
Sous-ordre : Epiproctophora Bechly, 1996
Infra-ordre : Anisoptera de Selys Longchamps, 1854
Micro-ordre : Libellulines Latreille, 1804
Super-famille : Libelluloidea Latreille, 1804
Famille : Libellulidae Latreille, 1804[1]
Sous-famille : Libellulinae Latreille, 1804
Tribu : Libellulini Latreille, 1804
Sous-tribu : Libellulina Latreille, 1804
Genre : Libellula Linnaeus, 1758
Espèce : Libellula quadrimaculata Linnaeus, 1758[2]

Les éléments des binoms (Genres et espèces) répondent à des règles précises et souvent complexes régulées par le Code International de Nomenclature Zoologique (International Code of Zoological Nomenclature) (Ride & al. 1999) (voir ICZN). En résumé, les fondements se basent sur quelques principes qui sont la référence ou binom, la priorité du premier nom disponible (sans homonyme), les modalités d'écriture régulée des auteurs (descripteurs), la typification ainsi que la désignation organisée des synonymes[3] (voir ICZN).

Les familles sont des nœuds essentiels de la Systématique. Le nom est composé d'une racine avec une terminaisons en -idae. Cette même racine est réemployée sur quelques niveaux supérieurs, à l'habitude pour les super-familles (terminaison : -oidea), les sous-familles (-inae), les tribus (-ini) et sous-tribus (-ina), ainsi qu'ici pour les micro-ordres (-ines). J'ai basé les familles selon mes observations et lectures régulières, sur la première citation d'un "groupe-famille", à savoir un regroupement de genres et espèces qui fondent un ensemble distinct des autres groupes, bien qu'il ne soit pas obligatoirement au niveau du nom initial (protonyme) formé correctement. Ainsi, par exemple la Légion Cordulegaster ("légion selysienne") telle que présentée par de Selys Longchamps (1854) forme un groupe, qui est tout à fait acceptable comme "groupe-famille" afin de nommer les Cordulegastridae de Selys Longchamps, 1854 et il est antérieur aux Cordulegasterina Hagen, 1875, qui est régulièrement utilisé par la Communauté odonatologique pour fonder les Cordulegastridae sur Hagen (1875). J'ai attribué à chaque Clade basée sur une racine donnée, issue d'une famille, l'auteur de la famille (application du principe de coordination de l'ICZN), bien que selon la littérature, cette option est variable (attribution du dernier descripteur de la famille ou du Clade considéré en tant qu'auteur : l'idéal serait peut-être de rajouter ce dernier entre parenthèses avec l'année après le Clade considéré : exemple Anisozygoptera Handlirsch, 1906 (Deliry, [2022])). Ma réflexion sur ce sujet suis son cours : [A suivre... !].

Les noms vernaculaires (ou noms communs)

Comme le rappelle Martinez ([2013] in [2023]), un nom vernaculaire est le nom usuel qui désigne un animal ou une plante. Alors qu'il n'existe (théoriquement) qu'un seul nom scientifique (binom) pour un taxon donné, un même taxon peut avoir un ou plusieurs noms vernaculaires. Souvent formé par une simple traduction littérale du nom scientifique, il peut en être éloigné, par exemple parce que le nom du genre ou de l'espèce à changé (traduction littérale du nom scientifique ancienne), ou qu'il se base sur des caractéristiques biologiques, géographiques ou le nom d'une personne à qui il a été dédié, etc. Dans quelques cas, très rares chez les Odonates, il est basé sur un nom populaire et correspond alors au sens strict de nom vernaculaire, tel que tentent de l'imposer certains odonatologues. En français ces noms restent libres, inventifs et sont une richesse du vocabulaire. Toutefois certains auteurs (voir par exemple : Opie-odonates 2021) tentent d'imposer un nom voulu "officiel" ce qui nuit à la fois à la diversité du langage et tend à donner une légitimité à ces noms qui n'est pas souhaitable. De telles listes dites "de références" sont pratiques pour les échanges au quotidien mais ne doivent ériger en "interdiction" l'usage du vocabulaire existant. Notons le cas très critique des anglophones, qui sont tellement "certains" de la valeur de leurs noms en anglais, qu'ils finissent dans les débats par ne plus utiliser les noms scientifiques. Ceci qui est fort peu pratique pour les lecteurs de langue différente et une grave source d'erreurs. Chaque langue est susceptible de disposer d'une collection plus ou moins complète de noms vernaculaires dans le cas des Odonates. En français, la collection est relativement complète pour le Paléarctique Ouest, la France, le Québec, le Bénin et La Réunion par exemple ; les autres espèces du Monde n'ont souvent pas de nom vernaculaire et les noms scientifiques son le seule moyen de les désigner. Seul les noms scientifiques sont fondés et il est important dans un débat de les nommer au moins une fois pour référence. Le reste n'est comme je l'ai affirmé depuis fort longtemps, que richesse de langage, pratique de communication, accessibilité au grand public, qualité et diversité du vocabulaire (Deliry [2024] [c]).

Références

de Selys Longchamps E. 1854 - Synopsis des Gomphines. - Bull. de l'Acad. roy. des Sc. de Belgique, 7 : 23-112. - ONLINE
Deliry C. 2022 - Anisozygoptera (sens.nov.) - Extrait des Odonates du Monde (Histoires Naturelles), 17 novembre 2022. - PDF
[a] Deliry C. [2024 (2004)] - Odonates du Monde. - Histoires Naturelles (2004-2024) - odonates.net.
[b] Deliry C. [2024 (2004)]Classification phylogénétique progressive des Odonates. – Odonates du Monde, première mise en ligne en 2004. – ONLINE
[c] Deliry C. [2024 (2004)] - Odonates du Monde. - Histoires Naturelles (2004-2024) - odonates.net.
Handlirsch A. 1906-08 - Die Fossilen Insekten und die Phylogenie der Rezenten Formen, parts I-IV. - Ein Handbuch fur Palaontologen und Zoologen : 1-640. - ONLINE
Hagen H.A. 1875 (1876) – Synopsis of the Odonata of America. – Proceedings of the Boston Society of Natural History, XVIII (1), lecture du 5 mai 1875 au meeting annuel  : 20-96. - BiB - [A traiter !] ainsi que pages liées.
Linnaeus C. 1758 - Systema naturae. 10e édition. - Holmiae. - [Libellula] PDF
Martinez M. [2023] - Nomenclature et classification des insectes. - Ephytia, INRAE, en ligne, consulté le 2 septembre 2024. - ONLINE
Opie-odonates 2021 - Liste de référence des Odonates de France métropolitaine. - Martinia, 35 (5) : 23-26. - ONLINE
[a] Paulson D., Schorr M. & Deliry C. (coord.) [2000-2024] - World Odonata List. - Slater MNH, Univ. Puget Sound, première mise en ligne en 2000 (Schorr & al. 2000). - WOL - ONLINE.
[b] Paulson D., Schorr M., Abbott J., Bota-Sierra C., Deliry C., Dijkstra K.D. & Lozano, F. (coord.) [2021-2024] - World Odonata List. - Odonata Central, University of Alabama. - ONLINE
Ride W.D. & al. (CIZN) 1999International Code of Zoological Nomenclature. – ICZN, The International Trust for Zoological Nomenclature, 4th édition, London, 1999. – ONLINE : [en français] : 128-306.

Notes

  1. Les Clades inférieurs à la famille dans l'exemple de Libellula quadrimaculata sont donnés pour mémoire et afin de visualiser les terminaisons (-inae, -ini, - ina) car je ne les utilise pas (pour l'instant) dans le cas de cette Libellule.
  2. C'est un binom composé du genre et de l'espèce proprement dite selon le système binominal de Linnaeus (1758). Les sous-espèces sont formées d'un trinom : "Genre espèce sous-espèce".
  3. Les homonymes et synonymes sont parfois très nombreux dans le cas des Insectes. Ainsi Martinez ([2013] in [2023]) souligne qu'il peut y en avoir jusqu'à 140 pour une espèce donnée et que ce sont trois millions d'espèces qui ont été décrites pour un peu plus d'un million "seulement" qui restent valides selon le jeu des homonymies et des synonymies.