LC 2014 UICN (En déclin) - NT 2009 Bassin méditerranéen - NT 2010 Europe
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Décrite selon Heyer (in litt.) (de Selys Longchamps & Hagen 1850) : voir Fliedner (1998). Notons que Puella mercuriale Akramovski, 1948 donnée comme synonyme de Coenagrion mercuriale par Steinmann (1997) est en fait synonyme de Coenagrion ornatum (com. 24 novembre 2024).
Répartition
Allemagne (découverte vers Hanovre : de Selys Longchamps & Hagen 1850).
Ukraine - selon une diversité plus étendue d'habitats [2020].
Espèce centro-européo-touranienne. Europe centrale et du sud-est jusqu’en Asie central et l’Iran, localement vers l’ouest jusqu’en Bourgogne (France). En Europe orientale, notamment en Bulgarie (Marinov 2001) et dans le Caucase, des mentions de Coenagrion mercuriale sont à rapporter à cette espèce ([2020]).
NT 2016 (CR 2009, Excessivement localisée 1987).
PNAO (2010-2015, 2020-2030)
Initialement : restriction totale de publication des observation en tous temps sur Faune France.
Jura, Alpes (Aguesse 1958 : non confirmé [ou presque] [2023]), des synthèses nationales ont suivi (Grand 2002, Ruffoni & al. 2018).
En limite de répartition en France, indiquée initialement dans le cadre des études modernes, en Alsace, la pérennité des population y est mal démontrée voire incertaine, l’essentiel des populations se trouve en Bourgogne où elle est désormais bien mieux connue, débordant sur les régions voisines, comme très ponctuellement dans le nord de Rhône-Alpes dans le Rhône et la Loire ([2020]).
Les départements savoyards (Savoie, Haute-Savoie) constituaient avec la chaîne du Jura (XIXe siècle), les seuls secteurs français connus selon Aguesse (1968) : très rare. On l’a déclarée éteinte en France ensuite. L’espèce a été redécouverte en 1985 dans le Bas-Rhin (Machet & Legrand 1986), une station signalée en 1985 dans la Nièvre et une autre en 1988 (Orieux 1990). La même année, Brugière (1986 & 1992) citait l’espèce sur un site de l’Allier, un ruisseau dans un marais convertis en culture depuis (deux localités dans l’Allier seulement selon Gilard & Vrignaud 2009). L’espèce est citée en 1991 sur deux stations de Saône-et-Loire (Bignon 1991 ; Grand 1992), le deuxième auteur signale la présence de l’espèce sur 11 des 20 rus fréquentés par Coenagrion mercuriale sur son secteur de prospection ; l’espèce semblant inféodée aux partie supérieures de petits ruisseaux, à proximité des sources. En 1993 quelques individus sont notés sur un suintement dans le département de la Loire, toutefois les nouvelles prospections menées en 1994 laissent penser que l’espèce n’est pas pérenne (Grand 1995), de plus le site a été altéré récemment (D.Grand, in litt.). L’espèce semble en expansion (Bignon 1991).
Alsace - Espèce connue uniquement du nord du Bas-Rhin (Machet & Legrand 1986), l’espèce y a un statut incertain et ne semble pas se maintenir malgré des stations données en Allemagne relativement proche ([2020]), n’a pas été observée depuis 2013 (Morante & Morantin 2022).
Auvergne - EN 2018 - Allier (1985 : Brugière 1986, 1992 ; deux localités seulement : Gilard & Vrignaud 2009).
Bourgogne ([2020]) - Nièvre (1985 et 1988 : deux stations : Orieux 1990), Saône-et-Loire (2 stations : Bignon 1991 ; 11 stations : Grand 1992).
Rhône-Alpes - CR 2014 - Initialement Mal documentée dans la région, c'est une espèce à préserver, on l'a cru disparue ([2004]) mais des populations à dimension pérennes sont connues dans le nord du département du Rhône. Très rare (0,2%) en Rhône-Alpes (Deliry 2008). Indiquée dans les Alpes et le Jura, sans plus de précisions, par Aguesse (1968). Sa répartition régionale est limitée au nord de la Loire (Grand 1995, hic [2020]) et du Rhône ([2020]). L’actualisation des données date de 2007 pour le Haut Beaujolais (Rhône : de nouvelles mentions très récentes des années 2000, com. 2025 : [A préciser !]) et de 2012 pour l’Ouest du Beaujolais (Loire) (Deliry 2014). Les populations du nord de la région sont en continuité avec les importantes populations de Bourgogne auxquelles elles appartiennent. L’étude de populations en Bourgogne est bien plus avancée qu’en Rhône-Alpes et peut servir de rapport d’expérience pour les prospections locales ([2020]).
Habitats
En France sont des suintements ou des ruisselets faiblement courants et riche en végétation qui accueillent l’espèce de préférence sur les versants les plus chaud du paysage. Réputée se développer jusqu’à 600 m d’altitude, cote qui ne semble pas atteinte en France. L’Agrion orné se déplace fort peu et ce ne sont pas plus de 700 m qui ont été mesurés pour la dispersion de cette Libellule. Ceci est un élément de la fragilité de ses populations. C'est une espèce héliophile et thermophile qui vit sur de petits ruisseaux ensoleillés à courant assez lent jusqu’à 600, voire 800 m d’altitude. Elle atteint localement les 1900 m. En Europe centrale et orientale on la trouve aussi au niveau de fosses, de ruisseaux de plaine avec des eau faiblement courantes, toujours riches en végétation. En Ukraine elle peut même vivre dans des cours d'eau relativement profonds et bordés de roselières. Elle est régulièrement en compagnie de Coenagrion mercuriale en Europe occidentale, halopatrique à l’est de son aire de répartition[2] ([2020]).
Phénologie
Souvent plus précoce que Coenagrion mercuriale, l’Agrion orné vole de manière optimale de mi mai à mi juillet, essentiellement en juin qui est la période préférentielle pour les pontes. Dès avril en région méditerrannéenne, secteur où l’espèce peut alors voler jusqu’en août voire plus tard. La période de vol pour une localité donnée est généralement très courte (guère plus d'un mois le plus souvent). Univoltine en France et en Europe occidentale, mais elle peut être bivoltine dans quelques secteurs méridionaux. Les larves semblent éclore en automne après une diapause estivale ([2020]).
Références
Aguesse P. 1968 - Les Odonates de l’Europe occidentale, du nord de l’Afrique et des Iles Atlantiques. - Masson, Faune de l’Europe et du Bassin méditerranéen, vol.6, Paris : 258 pp. Bignon J.J. 1991 - Coenagrion ornatum (Sélys, 1850) en Saône-et-Loire. - Martinia, 7 (4) : 85. Brugière D. 1986 - Recherche sur les Odonates de l’Allier. - Revue scient. Bourbon., 1986 : 32-41. Brugière D. 1992 - A propos de Coenagrion ornatum (Sélys, 1850) dans le département de l’Allier (Odonata, Zygoptera, Coenagrionidae). - Martinia, 8 : 67. Boudot J.P. 2014 - Coenagrion ornatum. - The IUCN Red List of Threatened Species 2014. Brugière D. 1992 - A propos de Coenagrion ornatum (Sélys, 1850) dans le département de l’Allier (Odonata, Zygoptera, Coenagrionidae). - Martinia, 8 : 67. Kalkman V.J. 2004 - Coenagrion vanbrinkae. - The IUCN Red List of Threate- ned Species 2004. Conci C. & Nielsen C. 1956 - Fauna Italia. 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Robert P.A. 1958 - Les Libellules (Odonates). – Del. & Niestl., Neuchâtel, Paris : 364 pp. - BiB Ruffoni A. & al. 2013 - L’enquête Coenagrion ornatum (Selys in Selys et Hagen, 1850) en Bourgogne (Odonata, Zygoptera : Coenagrionidae) : protocole et premiers résultats. - Martinia, 29 (1) : 23-41. - PDF LINK Ruffoni A. & al. 2018 - Etat des lieux sur la répartition actuelle de Coenagrion ornatum en France. - Bourgogne-Franche-Comté Nature, 28. Schneider T. & al. 2018 - Checklist of the dragonflies (Odonata) of Iran with new records and notes on distribution and taxonomy. - Zootaxa, 4394 (1) : 1-40. Wasscher M.T. & Dumont H.J. 2013 - Life and work of Michel Edmond de Selys Longchamps (1813-1900), the founder of Odonatology. - Odonatologica, 42 (4) : 349–382. - PDF LINK
Coenagrion vanbrinki est synonyme de Coenagrion ornatum
Longtemps considérée comme une bonne espèce, j'avais déjà rapproché ce taxon de Coenagrion ornatum en 2010 (hic), et il a été depuis désignée comme synonyme [2018]. Coenagrion vanbrinki Lohmann, 1993 est souvent réorthographié vanbrinkae. Ce taxon est synonyme de Coenagrion ornatum (voir Boudot 2014). Ce qui ne semble pas unanimement accepté (Schneider & al. 2018), néanmoins ce fait semble finalement acté (Kosterin & Ahmadi 2018). Notons que Puella ornata Akramovski, 1948 (nec de Selys Longchamps, 1850) lui corresponds.
Il est indiqué en Arménie, Georgie, Iran, Syrie et Turquie (méconnu, DD 2004 UICN). Rivière et les sources fraîches, suintements et ruisseaux. Vole de la mi mai à la mi juillet.
[19 février 2019]
Nota : Remarquez que Conci & Nielsen (1956) étaient dans le juste en ajoutant la Mésopotamie dans les limites de la répartition de cette espèce (com. pers. : [2023]).
↑Noter que des sites proches de populations observées bien qu'a priori favorables, ne semblent pas occupés : les populations sont souvent très localisées (Saône-et-Loire, France - R.Millard, in litt. du 6 juillet 2008). Densités contrastées avec celles de Coenagrion mercuriale sur les mêmes sites, ainsi on note en Côte-d’Or (France), 5 individus pour 100 m contre 24 individus pour l’Agrion de Mercure (J.L.Duret, in litt. du 9 juin 2011).