Leucorrhinia pectoralis

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Deliry C. [2025] – Leucorrhinia pectoralis - In : Odonates du Monde (Histoires Naturelles) (2004-[2025]) – Version 57780 du 20.04.2025. – odonates.net

Odonata > Epiproctophora > Anisoptera > Libellulines > Libelluloidea > Leucorrhiniidae

Leucorrhinia pectoralis (de Charpentier, 1825)

  • Libellula rubicunda var. Müller, 1764 (nec Linnaeus, 1758)
  • Libellula rubicunda de Villers, 1789 (nec Linnaeus, 1758) [syn. : [2020a]]

de Charpentier T. 1825 - De Libellulinis europaeis In : Horae entomologicae. - Wratislaviae. - ONLINE
Localité-type - Silésie, Pologne

  • Libellula pectoralis de Charpentier, 1825 (incl. [?] : Leucorrhinia rubicunda)[1]
    • Libellula pectoralis de Charpentier, 1825
    • Leucorrhinia pectoralis (de Charpentier, 1825)
      • Leucorrhinia borysthenica Charleman & Artobolevskii, 1915
      • Leucorrhinia sylvatica Charleman & Artobolevskii, 1915

Laïs [de Villers 1789], Libellule pectorale [de Selys Longchamps & Hagen 1850], Leucorrhine à gros thorax [Robert 1958, Dommanget 1987, [2020a]] - (en) Yellow-spotted Whiteface

🔍 - ©© bysa – Andreas Eichler - Allemagne le 7 juin 2013 – Wikimedia commons

LC 2014 UICN (stable) - LC 2009 Bassin méditerranéen - LC 2010 (VU 1988) Europe (en déclin) - Directive Habitats (annexes II+IV)

🔍 - ©© bysa - Göran Liljeberg, Hallvard Elven (Muséum d'Histoire Naturelle de l'Université d'Oslo) - Lien Internet

Commentaires

Les confusions avec la rubicunda, se retrouvent à l'initial, avant qu'elle ne soit décrite par T.de Charpentier en 1825. Il s'agit d'une variété de la rubicunda selon Müller (1764), le lyonnais, de Villers (1789) la décrit sous Libellula rubicunda, et de Selys Longchamps (1840) considère même que Libellula rubicunda Linnaeus, 1758 est un synonyme de la pectoralis puis dégage rubicunda comme une bonne espèce ([2020a]). T.de Charpentier (1825) lui-même inclu probablement la véritable Leucorrhinia rubicunda dans sa description, les deux taxons se trouvant en conséquence confondus ([2020a]). C'est de Selys Longchamps & Hagen (1850) qui viennent distinguer les deux espèces correctement ([2020a]) sous Libellula pectoralis de Charpentier, 1825 et Libellula rubicunda Linnaeus, 1758.
On trouve plus tard deux nouveaux synonymes ([2020a]) : Leucorrhinia borysthenica Charleman & Artobolevskii, 1915 et Leucorrhinia sylvatica Charleman & Artobolevskii, 1915.

Variations

Soulignons que cette espèce peut présenter des variations très importantes d'effectifs d'une années à l'autre. Sa détectabilité et la définition de son autochtonie ne sont pas chose simple à résoudre, surtout dans le cas de petites populations locales (Houard & Merlet 2014).
Les ♀ ont souvent les ailes lavées de jaune, en particulier lorsqu'elles sont jeunes. On constate chez les imagos âgés le fait qu'ils se recouvrent parfois d'une pulvérulence blanchâtre (d'Aguilar & Dommanget 1998). On peut distinguer une forme sans tache basale au niveau des ailes et une forme avec tache basale safranée (de Selys Longchamps 1850). Notons que la marque noire à la base des ailes antérieures peut être très petite voire absente, avec une réduction en parallèle de celle présente à la base des ailes postérieures qui ne disparaît jamais complètement ([2019]).

Répartition

  • Danemark (rubicunda : Müller 1764 ; de Selys Longchamps & Hagen 1850 ; rare : Deliry 2017).
  • France - Indiquée par de Villers (1789) sous Libellula rubicunda, l'espèce n'étant pas rare vers Lyon [probablement en Dombes] ([2020a], Deliry 2020b). A Fontainebleau et Bondy près de Paris (de Selys Longchamps & Hagen 1850). Connue de plus dans les Pyrénées [!], le Centre, le Bassin Parisien et le Nord-Ouest, toujours en petit nombre, selon Aguesse (1968). Voir aussi Boudot & al. (1990). Indiquée en Vendée (Lelièvre 2013a). NT 2016. C'est une espèce rare en France (Deliry 2017). Espèce menacée en Rhône-Alpes (VU, mais serait en augmentation (au moins dans un premier temps, com., [2024] : Deliry & al. 2014), l'espèce est classée dans les catégories suivantes : NT dans l'Ain[2], RE dans la Drôme[3], CR en Isère, NA car erratique en Ardèche (Deliry & al. 2013a) et en Savoie (Deliry & al. 2013b), DD dans le Rhône (David & al. 2018), RE dans la Loire (Deliry & al. 2022). En régression localement en France [2019], notamment sur le département de l'Ain qui est important pour cette espèce dans le pays ([2020a], Deliry 2020b). Connue dans les Deux-Sèvres, l'espèce fait l'objet d'un suivi spécifique dans le cadre du PNAO ([2022]).
  • Allemagne (Saxonie : de Charpentier 1825 ; de Selys Longchamps & Hagen 1850; invasion connue en 2012 : Delpon 2013[4] ; rare : Deliry 2017 ; photo : Andreas Eichler [2013]).
  • Pologne (Silésie : de Charpentier 1825, de Selys Longchamps & Hagen 1850, Robert 1958 ; présence significative : Deliry 2017).
  • Grande-Bretagne (Angleterre : Burmeister 1839 ; revue de manière occasionnelle lors de l'invasion de 2012 : Delpon 2013 (op. cit. : cf. notes), mais disparue : [2019]).
  • Pays-Bas (Burmeister 1839, de Charpentier 1840 ; commune : de Selys Longchamps & Hagen 1850 ; [devenue] rare : Deliry 2017).
  • Belgique (de Charpentier 1840, de Selys Longchamps & Hagen 1850 ; en net déclin : de Knijf & al. 2003 ; afflux connu en 2012 : Delpon 2013 (op. cit. : cf. notes) ; rare dans ce pays : Deliry 2017).
  • Russie (de Charpentier 1840, de Selys Longchamps & Hagen 1850, Skvortsov 2010).

En 1840, de Selys Longchamps, ne reconnaît pas - "à tort" - la validité de l'espèce décrite par de Charpentier (1825) et la met en synonymie avec Libellula rubicunda. C'est de Selys Longchamps & Hagen (1850) qui publient clairement la première mention en France, notamment de Bondy et Fontainebleau en région parisienne[5]

  • Autriche (de Selys Longchamps & Hagen 1850 ; présence significative : Deliry 2017).

De Selys Longchamps (1850), rétablit Leucorrhinia pectoralis et dit l'espèce présence dans une grande partie de l'Europe tempérée où c'est l'espèce la plus commune du genre, n'habitant pas néanmoins certaines localités.

  • Italie (une seule capture : Conci & Nielsen 1956 ; localisée : Delpon 2014 ; rare : Deliry 2017).

Conci & Nielsen (1956) la signale en Europe septentrionale, centrale et sud-orientale. Une seule capture en Italie.

  • Suisse (localisée : Robert 1958 ; rare : Deliry 2017 ; en fort déclin (-80%) : Wildermuth 2007).

Pour Robert (1958) elle est en Europe moyenne, septentrionale et sud-orientale. Répandue un peu partout en Allemagne, mais en Suisse elle est localisée à la zone orientale.
Europe occidentale... jusqu’à la Volga. Rare à très rare dans le sud et l'ouest de son aire, rare ou peu commune dans le nord, parfois très abondante si les biotopes lui conviennent (Aguesse 1968).
Europe moyenne et septentrionale selon d'Aguilar & Dommanget (1998).

  • Espagne (nouvelle : Dantart & Martín 1999).
  • Bulgarie (rare : Deliry 2017).
  • Finlande (rare : Deliry 2017).
  • Hongrie (rare : Deliry 2017).
  • Norvège (rare : Deliry 2017).
  • Roumanie (présence significative : Deliry 2017).
  • Suède (présence significative : Deliry 2017).
  • Turquie (rare : Deliry 2017).

Espèce eurosibérienne, aussi dite ouest-sibérienne. La Leucorrhine à gros thorax se trouve principalement en Europe centrale et septentrionale. Elle est plus éparse en Europe occidentale, notamment en France où elle est localement en déclin (Deliry 2017).

Espèce eurosibérienne, aussi dite ouest-sibérienne. Rare à très rare dans le sud et l'ouest de son aire, rare ou peu commune dans le nord, parfois très abondante si les biotopes lui conviennent. Elle évite cependant les régions boréales. Europe moyenne et septentrionale et plaines de Sibérie occidentale et de Mongolie (com. : à confirmer [2020a]). Aire de distribution occidentale fragmentée ([2019]).

La Leucorrhine à gros thorax se trouve principalement en Europe centrale et septentrionale. Elle est plus éparse en Europe occidentale, notamment en France où elle est localement (voire de plus en plus, com. [2024]) en déclin. Très rare ou rare en Allemagne, Belgique, Bulgarie, Danemark, Finlande, France, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Norvège, Suisse, Turquie (Deliry 2017) ; on la trouve de plus en Espagne (Dantart & Martin 1999), elle est connue de plus localement en Italie (Delpon 2013). Ses principaux fiefs en Europe semblent être l'Autriche, la Pologne, la Suède et la Roumanie (Deliry 2017). Elle est absente de la région méditerranéenne. Elle est présente jusqu'en Asie jusque dans les plaines de Sibérie et déborderait - à confirmer : [2020a] - en Mongolie ([2019]).
🔍 - ©© byncsa - Cyrille Deliry - Histoires Naturelles - hic [A préciser !]

France

©© byncsa - Cyrille Deliry - Histoires Naturelles 🔍

EN 2009[6] (VU 1994, 1997) France [A préciser !] - Plan Nationa (2010-2015, 2020-2030)
Initialement : restriction totale de publication des observation en tous temps sur Faune France.


Signalée sous Libellula rubicunda, cette espèce n'est pas rare vers Lyon (de Villers 1789). Elle est précisée vers Bondy (Seine-Saint-Denis) et Fontainebleau (Seine-et-Marne) en région parisienne, nord du pays (de Selys Longchamps & Hagen 1850). Elle habite le nord et l'est de la France, ainsi que les Landes. Elle descendait jusque dans la Drôme d'où on l'a considérée comme disparue (toutefois je pense qu'on y observe des ♂ erratiques isolés et elle a été ainsi réobservée récemment, com. 2025). Manque en Corse. C'est une espèce en limite occidentale de répartition en France ([2019]). Si elle semble stable en Aquitaine, dans les Vosges ou le Jura, elle est fragile dans d'autres zones (Moncorps & Siblet 2017). Dommanget (1987) la place en Liste Rouge (3/5 - Très localisée mais observée assez régulièrement). L'Atlas national (Dommanget 1994) n'apporte que peu de nouveaux départements : Ain, Jura, Aisne, Aube et Marne, si bien que ce sont essentiellement des connaissances plus récentes qui motivent la cartographie donnée ci-dessous ([2019]). Une indication des Pyrénées-Orientales (Aguesse 1958) pourrait paraître douteuse, mais couplées avec des indications en Ariège et en Espagne voisine, celle-ci prend plus de réalité. La Dombes (Ain) était réputée posséder la plus grande population du pays (Dupont 2010), mais cette notion semble à réviser et l'espèce pourrait y être en très fort déclin[7].
Signalée dans plus d’une vingtaine de départements, bien que son autochtonie ne soit pas toujours prouvée. Les populations les plus importantes se situent en Dombes où plusieurs centaines d’individus sont observés chaque année sur plus de 75 étangs ; plus d’un millier d’exuvie peut être récolté sur le même site (Grand 2010). La Haute-Saône et la Gironde constituent également deux noyaux importants présentant des effectifs élevés ([2019]). Le département de la Vienne abrite des populations importantes sur le périmètre de la Réserve Naturelle Nationale du Pinail. Sur le reste du territoire le nombre d’individus observés reste très réduit et l’espèce est note comme rare à très rare (Delpon 2013).
Elle est en régression dans l’Indre depuis le XIXe siècle (Dommanget 1993). Disparue de Moselle (où elle était présente au XIXe siècle) du fait de l’arrêt de l’exploitation des fosses tourbeuses. L’espèce est présente sur trois réserves naturelles : Pinail (Vienne), La Truchère (Saône-et-Loire), Chérine (Indre) ([2019]).
Les connaissances initiales modernes, de cette Libellules révèle qu'elle "est" alors, plus répandue que Leucorrhinia albifrons. Elle est indiquée dans le centre et l'ouest du pays depuis les Landes à la Sarthe et la région parisienne ([2019]). Elle est également connue de manière isolée en Isère (Degrange & Seassau 1974) ainsi qu'en petit nombre dans le secteur du Jura (Dommanget 1987). Elle a disparu de ses stations mosellanes qui étaient occupées au XIXe siècle en raison de l'abandon de l'exploitation de la tourbe (Boudot & al. 1990). Elle a été découverte sur les piémonts des Vosges et du nord du Jura sur six localités des départements des Vosges (2 stations), de la Haute-Saône (1) et du Jura (3) (Boudot & al. 1990).

  • Aquitaine - Gironde (noyau important : [2019]), Landes (Moncorps & Siblet 2017).
  • Bourgogne - Haute-Saône (nouvelle : Boudot & al. 1990 ; noyau important : [2019]), Saône-et-Loire (présente sur la RN de La Truchère : [2019]).
  • Centre Val-de-LoireIndre (en régression depuis le XIXe siècle : Dommanget 1993 ; présente sur la RN de Chérine : [2019])), Loiret (Nouvelle en Forêt d’Orient : Ternois & al. 2013).
  • Champagne-Ardenne - Marne (ajoutée : Dommanget 1994), Moselle (disparue : Boudot & al. 1990 ; hic [2019]). L’afflux exceptionnel de 2012, cette libellule a été revue sur 4 sites en 2014 (après les deux années de développement larvaire habituel) et elle a été découverte sur le Massif d’Epernay, sans preuves de reproduction nulle part toutefois (Ternois [2014]). Deux mentions faites en 2018 dans le département des Ardennes sont regardées comme une venue extérieure possible, afflux comme en 2012 (Ternois [2019]).
  • Franche-Comté (en petit nombre : Dommanget 1987). - Jura (Boudot & al. 1990 ; ajoutée : Dommanget 1994).
  • Ile-de-France - Seine-Saint-Denis (Bondy : de Selys Longchamps & Hagen 1850).
  • Languedoc-Roussillon - Pyrénées-Orientales (Aguesse 1958 ; voir ci-dessus).
  • Lorraine - Moselle (disparue : [2019]), Vosges (nouvelle : Boudot & al. 1990).
  • Midi-Pyrénées - Ariège ([2019]).
  • Pays-de-la-Loire - Sarthe ([2019]).
  • Picardie - Aisne (ajoutée : Dommanget 1994).
  • Poitou-Charentes - Vienne (bien représentée au Pinail : [2019]).
  • Rhône-Alpes - Ain (vers Lyon, rubicunda : de Villers 1789 ; ajoutée : Dommanget 1994 ; parmi les plus fortes populations de France : Grand 2010, Dupont 2010 ; mais en déclin : hic [2019] ; voir aussi : Etang de But), Drôme (à mon sens simplement erratique, com. 2025), Isère (Degrange & Seassau 1974 ; toujours présente : hic [2025]).
🔍 - Cartographie Odonatologie française (2019) - ©© byncsa - Cyrille Deliry

Sources - INPN ([2019]), Faune France ([2019]), Société française d'Odonatologie ([2006]), Dommanget (1987)
En bleu les départements simplement visités (erratisme, voire mini invasions)

🔍 - Cartographie réalisée selon Faune France ([2019]) - Copyright inside

Statistiques Faune France (2009-2019) - 277 données rapportées par 95 observateurs concernant une période allant de fin avril à fin juillet (optimum de fin mai à mi juin), ainsi qu'une indication ponctuelle de début septembre (exuvie ?). 24% des mentions concernent le département de l'Ain, 19% le Cher, 11% le Doubs, 8% la Gironde et 5% la Marne, les autres départements occupés ne concernant guère plus de 3% des données nationales. En 2019 le département de l'Ain ramène 48% des 77 données annuelles, 16% pour le Doubs et guère plus de 6% pour les autres départements concernés en 2019 : Cher, Gironde, Bas-Rhin, Deux-Sèvre, Haut-Rhin, Haute-Saône, Loire, Vienne et Yvelines.

🔍 - © C.Deliry (tous droits réservés) - Collection C.Degrange (Muséum de Grenoble) - Etangs de Commelles Isère, le 17 avril 1969

Habitats[8]

Bord des petits lacs et des tourbières (Robert 1958). Etangs et marais envahis de végétation, tourbières (Aguesse 1968). Milieux stagnants oligotrophes ou mésotrophes, fréquemment acides, moyennement végétalisés et situés dans un environnement assez ouvert (friches, landes...) mais présentant la plupart du temps des zones boisées à proximité : mares ouvertes, étangs tourbeux ou non, marais, anciennes carrières, fossés, gouilles et fosses d'exploitation des tourbières à Sphaignes, bien plus rarement (du moins en France) dans les parties calmes de cours d'eau ou leurs annexes, généralement sous 1000 m d'altitude (Site Web de la SfO [2011]). Cette libellule présente des tendances thermophiles et ne se développe volontiers que dans les endroits protégés des intempéries ([2019]).

C'est une espèce relativement sténoèce dans l'ouest de son aire (ou en tout cas réputée comme telle), mais elle est plus généraliste dans l'est, notamment en Russie ([2019]). Skvortsov (2010) en fait une espèce à affinités forestière en Russie se reproduisant dans des eaux stagnantes ou faiblement courantes variées. En Europe de l'ouest, elle est dans des marais et tourbières généralement à basse altitude (dépasse toutefois les 1000 m[9]) (Deliry 2017). Dommanget (1987) cite la valeur maximale de 900 m pour le Doubs, aux tourbières de Frasne. J.L.Lambert donne une mention à 1100 m d'altitude pour le Jura et une observation d'un ♂ égaré dépasse les 2000 m en Oisans (Isère) ([2019]).

Elle se disperse volontiers et un individu marqué en Allemagne a été retrouvé à 100 km de son lieu d'origine (Grand 2010)[10] ; on considère que la colonisation des habitats favorables néoformés est efficace s'il existe des stations dans un rayon de 20 km autour des nouveaux sites (Bönsel 2006). Les déplacements sont même estimés à plus de 120 km (Deliry 2021). Néanmoins en Dombes (France) une expérience de CMR réalisée par Greff (2000) montre que malgré la proximité de sites "occupés", les déplacements restent localisés et ne se font généralement pas entre les étangs. Ils sont l’objet de quelques rares individus seulement pour des distances plus importantes[11]. En 2012 une migration importante a été enregistrée dans le Nord de la France (Itrac-Bruneau & Vanappelghem 2012). Des arrivées importantes ont été notées la même année en Allemagne et en Wallonie et même en Angleterre (Delpon 2013).

Le niveau bas ou moyen de la végétation riveraine, l'absence de Roseaux (Phragmites) et une certaine fluctuation du niveau d'eau semblent des éléments favorables à son développement, en particulier dans les régions de complexes d'étangs ou de mares. Elle ne semble pas tolérer les milieux évolués, si bien qu'elle [paraît] aimer les habitats régulièrement rénovés comme en Dombes (Ain, France). J'ai conclue sur la base du contexte d'observations locales que les étangs dombistes ne sont pas fondamentalement favorables à cette libellules, bien qu'ils soient régulièrement fréquentés. En réalité le pense que les observations, certes multiples, concernent essentiellement des individus erratiques, voire en prospection d'habitats favorables et les populations sources se trouvent en périphérie du Plateau dombiste, tout en étant relativement rares (com. pers., [2019]).
On la trouve en Aquitaine majoritairement dans un habitat naturel : les Lagunes des Landes de Gascogne. Un tel habitat est densément représenté en Gironde et dans les Landes si bien que d'importantes populations de Leucorrhine à gros thorax peuvent s'y développer. La fermeture des milieux ne lui est, dans une certaines mesure, pas défavorable [2019] ; ainsi en Allemagne on observe des exuvies au niveau de gouilles dans une forêt hygrophile sur tourbe (Bönsel 2006). Semble en difficulté récente dans le Sud-Ouest de la France, devant la répétition des assèchements de ses habitats, hautement récurrente depuis les années 2000 ([2024]).

La prédation par les Poissons introduits est aussi régulièrement soulignée comme une difficulté et le fait qu'elle peut tolérer ces animaux selon Mauersberger (2010) me semble un phénomène tout à fait exceptionnel [2020a]. L'introduction des Ecrevisse américaine est aussi un facteur de menace sur la Leucorrhine à gros thorax (Bailleux & Soulet 2013).

Phénologie

Phénologie rhônalpine (Deliry 2008) 🔍

Vole de mai à juillet (Robert 1958, Aguesse 1968). Ce, jusqu'à fin juillet avec un optimum en juin (Dommanget 1987), d’avril à juillet (Deliry 2017) ; la date du 7 avril est données pour la région Poitou-Charentes (Précigout 2013). Cette phénologie est confirmée récemment pour le pays (Faune France [2019]). En Turquie la période de vol s'étend d'avril au mois d'août (Deliry 2017).

Emergences majoritairement mi mai dans le Cher (Velle 2012). Elles se poursuivent jusqu’à début juillet, mais la plupart on généralement eu lieu avant la mi juin. Enfin on ajoutera quelques observations pouvant se poursuivre jusqu’à fin août [2019]. Grand (2010) en Dombes (Ain, France), à Pizay, note la première émergence le 19 avril, l’essentiel des envols se situant début mai (voir fig. ci-dessous). Doucet & al. (2008) obtiennent une courbe similaire pour la Haute-Saône (France), avec toutefois des émergences très rares, jusqu’au 13 juillet en 2007.
Cette phénologie est confirmée récemment pour le pays (Faune France [2019]). Les émergences se poursuivent jusqu'à début juillet, mais la plupart on généralement eu lieu avant la mi juin. Enfin on ajoutera quelques observations pouvant se poursuivre jusqu'à fin août. La période de maturation dure entre une et deux semaines (hic [2019]). Les adultes peuvent vivre jusqu'à 40 jours (Greff 2000). Développement larvaire de 2 ans, rarement de 1 ou 3 ans ([2019]).

🔍 - Courbe d’émergence de Leucorrhinia pectoralis à l’étang de Pizay (effectifs cumulés) (Ain, France) (extrait de Grand 2010)
🔍 - Durée de vie par méthode de Capture-Marquage-Recapture, travaux de N.Greff (in Deliry 2008)

La période de maturation dure entre une et deux semaines ([2019]). A la suite de l’émergence les imagos quittent rapidement la bordure de l’eau et entament une phase de maturation d’environ 15 jours ([2019]) ; Grand (2010) estime cette durée à 10 jours. Les ♂ reviennent rapidement et tiennent un territoire. Lorsque la densité des ♂ est importante le comportement territorial s’atténue, voire disparaît. Les ♀ ne reviennent à l’eau que pour se reproduire : premiers accouplements dès début mai en Dombes (Grand 2010). Ainsi les jeunes individus s'éloignent des sites de reproduction, pendant une dizaine de jour au cours de leur maturation sexuelle ; les retours se font vers la mi mai, les pontes ayant lieu de mi mai à fin juillet principalement (Greff 2000).
La durée de vie mesurée par CMR dépasse le mois avec durée extrême constatée de 39 jours (voir graphe ci-dessous) (Greff 2000). Grand (2010) estime celle-ci à 50 jours, ce qui est très proche des résultats de N.Greff.

Les larves éclosent six semaines après la ponte ([2019]). Développement larvaire de 2 ans, rarement de 1 ou 3 ans, selon la littérature. Le dernier stade larvaire passe l'hiver à l'état de diapause ([2019]). Des exuvies furent observées en 2000 sur un étang de l’Ain ayant subit en hiver 3 mois d’assec (N.Greff, in litt.) ce qui signifie que les larves ont su résister.

Lorsque le soleil se cache les imagos se réfugient rapidement dans les arbres (d'Aguilar & Dommanget 1998).

Éthologie et Notes de biologie

Les ♂ se tiennent le plus souvent posés sur une plante du rivage, attendant le passage d'une proie. Lorsqu'une ♀ passe à proximité, ceux-ci la saisissent. Le tandem vole quelques instants, puis se pose sur le sol ou dans un buisson. Les conjoints se séparent une fois l'accouplement effectué et la ♀ pond seule ou sous la surveillance du ♂ (d'Aguilar & Dommanget 1998). C'est une espèce au comportement farouche (Coppa 1989).
Dans la majorité des études, les espèces du genre Leucorrhinia et en particulier Leucorrhinia pectoralis sont citées comme étant fortement sensibles à la prédation par les poissons. Le comportement de chasse diurne active des larves les rendrait particulièrement visibles par les prédateurs (Delpon 2013).

Populations

Soulignons que cette espèce peut présenter des variations très importantes d’effectifs d’une années à l’autre. Sa détectabilité et la définition de son autochtonie ne sont pas chose simple à résoudre, surtout dans le cas de petites populations locales (Houard & Merlet 2014).

Quelques nouvelles conclusions [2019]

L’analyse de l’ensemble des informations précédentes permet de mettre en évidence quelques nouvelles conclusions ou résultats méconnus sur la Leucorrhine à gros thorax (C.Deliry, com.) :

  • Il s’agit une espèce capable de se disperser fortement, chose qu’elle semble faire régulièrement et parfois massivement comme en 2012 où le nord de la France et quelques autres localités furent touchées. Cette année là fut aussi celle des observations de Leucorrhinia rubicunda dans le nord du pays. Nous considérons en conséquence ici que dans divers cas et en absence d’observations répétées, les conclusions de disparition de l’espèce dans des départements en marge d’aire sont mal interprétées : c’est le cas de la Drôme par exemple. Nous considérons que divers départements ne sont que le fait d’erratisme et de venues exogènes (mis en bleu sur la carte synthétique plus haut).
  • Cet important erratisme se traduit par une dispersion de proximité autour de quelques stations pérennes. Les habitats les plus favorables sont prospectés par l’espèce qui peut alors sembler bien répartie, alors qu’elle ne se reproduit réellement que sur un nombre limité de stations.
  • C’est une espèce réputée pionnières qui préfèrerait des habitats anthropiques régulièrement rénovés par l’Homme : étangs dombistes, fosses tourbeuses… néanmoins elle occupe des habitats naturels au niveau des Lagunes des Landes de Gascogne. Dans les faits elle ne se maintien et ne se reproduit clairement que sur des stations naturelles ou des sites évolués et stables. Elle ne fait que visiter les étangs et ne s’y reproduit guère voire carrément pas. Les habitats sont généralistes dans l’est de l’Europe, mais plus spécialisés dans l’ouest du continent.
  • Il semble probable que les premières émergences soient désormais plus précoces de deux à trois semaines par rapport aux mentions antérieures, en particulier dans les stations les plus méridionales.

Menaces et préservation

En déclin localement, son évolution sur le pays est inconnue ; l'espèce est en certains endroits particulièrement menacée. Si les changements climatiques altère ses habitats en les asséchant à mauvaise période, l'évolution des milieux avec embroussaillement lui est aussi défavorable. On considère par ailleurs que l'empoissonnement des étangs lui porte préjudice ([2019]). On ajoute en Aquitaine la prédation réalisée par les Ecrevisses américaines introduites (Baileux & Soulet 2013).

Illustrations

🔍 - ©© bysa - Christian Fischer
🔍 - ©© bysa – Andreas Eichler - Allemagne le 7 juin 2013 – Wikimedia commons
🔍 - © Laurent Valette
🔍 - ©© byncsa - Cyrille Deliry - Histoires Naturelles - Etang de But - 18 mai 2007
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Communiqués et notules (Liste)

= Notes =

  1. Le taxon initial semble correspondre pour partie à Leucorrhinia rubicunda (com., [2020a]).
  2. Statut aggravé depuis ([2020a], Deliry 202Ob).
  3. Pourrait avoir été simplement erratique sur ce département (cf. NA) [2019], néanmoins des mentions récentes et ponctuelles laissent supposer la présence possible d'une population dans les Chambarans [2023].
  4. En 2012 une migration importante a été enregistrée dans le Nord de la France (Itrac-Bruneau & Vanappelghem 2012). Des arrivées importantes ont été notées la même année en Allemagne et en Wallonie (Belgique) et même en Angleterre (Delpon 2013).
  5. Néanmoins il est "certain" que de Villers (1789) fasse déjà référence à cette espèce lorsqu'il parle de Libellula rubicunda dans la région lyonnaise ([2020a]) et l'espèce avait été indiquée dans la Loire dès le tout début du XIXème siècle (Deliry & al. 2022).
  6. Statut pessimiste qui mérite d'être revue en VU (com., 2013)
  7. En Dombes (Ain) c'est une espèce peu fréquente (Deliry 2008). Leclerc & al. (2010) confirment l'importante population de Leucorrhinia pectoralis associée aux étangs piscicole. Elle a été observée sur 18 des 79 étang prospectés (23%) par cette équipe de chercheurs. Elle y occupe les étangs les plus riches en espèces d'Odonates (plus de 17 espèces présentes) pour délaisser les plus pauvres (moins de 17 espèces présentes). Grand (2010) indique l'espèce sur 40 communes en Dombes, précisant que toutes ne sont pas nécessairement des sites avérés de reproduction ([2019]).
  8. [A traiter !] : Archives ([2019]) : Espèce réputée sténoèce, ce qui nous semble peu adapté. Elle s'observe sur certains marais et tourbières généralement à basse altitude. Elle dépasse toutefois les 1000 m localement (Deliry 2017), 1100 m dans le Jura selon une observation de J.L.Lambert. Dommanget (1987) donnait l'altitude maximale de 900 m dans le Jura, aux tourbières de Frasne. Une mention se trouve à plus de 2000 m pour un individu égaré en Oisans (Isère). Le niveau bas ou moyen de la végétation riveraine, l'absence de Roseaux et peut-être une certaine fluctuation du niveau d'eau semblent des éléments favorables à son développement, en particulier dans les régions de complexes d'étangs ou de mares. Les berges en pente douce ou couvertes de tremblants à Sphaignes sont favorables à la Leucorrhine à gros thorax. Elle ne semble pas tolérer les milieux évolués, par réputation, si bien qu'elle aime les habitats régulièrement rénovés comme en Dombes - finalement je conclue (C.Deliry, com. [2019]) que les étangs dombistes ne sont pas favorables à l'espèce et que le principe d'évolage-assec accompagnée d'une démarche de pisciculture intensive ne lui convient pas ; les observations réalisées en Dombes, certes multiples, doivent correspondre à un certain erratisme de l'espèce à partir de populations sources somme toute particulièrement rares. Les travaux de Baux & Krieg-Jacquier (2018) vont bien dans le sens de ces conclusions. Ainsi Chassery (2018) aura contacté 25 imagos dont des comportements reproducteurs et aucune exuvie de découverte sur des étangs dombistes en 2018.
    Dès que le temps se couvre les imagos se réfugient dans la canopée. Cette espèce est capable d'importants déplacement (mesuré par marquage à 100 km en Allemagne) et montre certaines capacités de colonisation rapide (Bönsel 2006). Néanmoins en Dombes une expérience de CMR réalisée par Greff (2000 [A préciser !]) montre que malgré la proximité de sites occupés, les déplacements sont localisés et ne se font généralement pas entre les étangs. Les déplacements importants sont l'objet de quelques rares individus seulement.
    Les habitats décrits pour le piémont des Vosges et du Jura par Boudot & al. (1990) sont des étangs tourbeux à Sphaignes avec d'anciennes fosses d'exploitation, des étangs de pisciculture vidangés régulièrement ainsi qu'une vaste tourbière à Sphaignes dont l'exploitation a produit de grandes fosses carrées avec des radeaux flottants recolonisant les surfaces. Seuls le premier type et le dernier type d'habitat est réellement favorable au développement de la Leucorrhine à gros thorax (C.Deliry, com. 2019).
  9. Boudot & al. (1990) disent qu'elle ne dépasse pas les 550 m d'altitude dans les Vosges (France).
  10. Cette question semble à vérifier car elle paraît récemment réfutée. [A préciser !]
  11. Cette n'est pas vraiment conforme avec mon hypothèse d'erratisme des individus, sauf à considérer qu'une fois "décidés" ceux-ci bougent alors relativement et seul un marquage sur les sites de reproduction avérés doit être considéré [com., 2024]

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